Croc Blanc, chapitre VII – les combats, 2/

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A l’automne,   Beauty Smith    emmena    Croc-Blanc  à  Dawson.   Ils  firent  le  voyage  en bateau.   Croc-Blanc  restait  dans une cage.   Il  était devenu  célèbre  dans toute la région.

On  le surnommait   « le Loup combattant « .   Beaucoup  de gens  venaient  le  regarder.

 

Croc-Blanc  était  de plus en plus  féroce.  Les hommes  s’amusaient  à l’énerver  en lui donnant  des coups de bâton  à travers  les barreaux  . Sa vie  était devenue  un enfer.  Il était devenu  aussi fou  et aussi mauvais  que son maître.   C’était la seule façon  pour lui  de survivre.

A  Dawson,  une petite ville  au bord du Yukon,   Beauty  trouva  un nouveau  moyen  de  gagner  beaucoup  d’argent.   Il faisait  payer   cinquante  cents  aux gens  qui voulaient admirer  son  loup  combattant.  Croc Blanc  ne pouvait jamais  se reposer.   Les hommes admiraient  sa force  et sa rage   et   ils avaient  peur de lui.

Croc Blanc  aimait  cette peur  des hommes et  devenait  de plus en plus  effrayant.

Les combats de chiens  étaient interdits  par la police,   alors  on l’emmenait dans un bois  la nuit.  Il continuait  de tuer  tous ses adversaires.    Il était  tellement rusé  et tellement rapide  que  les combats  étaient  de plus en plus  courts.

Quand  Croc Blanc  eut  tué  tous   les meilleurs chiens  de la région,   Beauty  eut  l’idée de capturer  des loups  sauvages.   Les combats  furent plus longs  mais Croc Blanc  gagnait toujours.

Comme les spectateurs  devenaient  moins  nombreux,  Beauty  fit  venir  un lynx.  Le combat  fut terrible  mais  le lynx  aussi mourut.  Il n’y eut plus de combat  car on ne trouvait plus d’adversaires pour Croc Blanc.

 

Au printemps,  un homme  nommé  Tim Keenan  arriva  avec un bulldog.  C’était un chien très féroce et très puissant  qui  s’appelait  Cherokee.  On organisa  donc  un combat.

Cette fois,  Croc Blanc  ne se  jeta  pas  sur  son adversaire :  il  l’observait.  Il n’avait  jamais vu  de bête  semblable.   Keenan  poussait  son bulldog  en murmurant : « Allez, attaque… »

Le bulldog  fit quelques pas et regarda Croc Blanc.   Les spectateurs  impatients  criaient :

« Attaque,  Cherokee !  Tue-le !  Bouffe-le ! »

Mais Cherokee  n’était pas pressé,  il avait l’habitude  des combats  de chiens.  Il était sûr  qu’il  allait gagner.  Mais  il  n’avait  jamais combattu  avec un loup.

Les poils  des deux adversaires  se hérissaient  lentement.   Quand  Cherokee  se décida  enfin à attaquer,  Croc Blanc bondit,  il le mordit  et recula  rapidement.

Les hommes applaudirent.  Les paris  étaient  très nombreux.  Le bulldog  était blessé au cou  mais il avança  à nouveau  vers le loup.   Celui-ci  continuait  à l’attaquer  et à reculer  et le chien  continuait à avancer.    Il restait tranquille,  comme  s’il  n’était pas  blessé,  sans se défendre,   et  Croc Blanc  était  de plus en plus étonné.

Cherokee  n’avait pas  l’habitude  d’avoir  un adversaire  aussi rapide.  Il saignait de partout, ses oreilles et sa queue étaient déchirées,  mais   il ne tombait pas.

Croc Blanc  ne parvenait pas le mordre à la gorge.  Il  s’arrêta  de sauter  et  mordre,  épuisé. Alors le bulldog  se jeta sur lui  et  essaya  aussi  de le mordre  à la gorge  pour le tuer.

Le combat  semblait terminé,  les spectateurs  qui avaient  parié  pour  Cherokee  semblaient  très contents.

 

 

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