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Les Français.e.s voyagent
Les Africain.e.s migrent
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J’ai grandi au Mali, dans une ville au bord du fleuve Sénégal. Je suis devenu un jeune homme. Je n’aime pas trop l’école, j’ai arrêté d’y aller.
Je dois trouver du travail, je ne peux pas rester toujours chez ma maman. J’ai 17 ans, ma mère me dit que je dois gagner de l’argent si je veux me marier un jour, et devenir un homme dont elle sera fière.
Mon grand-père a travaillé longtemps en France, il est revenu au village pour sa retraite. Mon père aussi travaille en France, il envoie de l’argent à ma mère. Il a obtenu des papiers, il revient en vacances et puis il repart.
Alors moi, j’ai voulu aussi aller en France pour faire des études, apprendre un métier, travailler.
Mon père m’a donné de l’argent pour le voyage. J’ai pris des bus, des taxis-brousse, pour traverser le Mali, puis le Niger et la Lybie.
A Tripoli, j’ai payé une place dans un bateau vers une grande île italienne, la Sicile.
Je suis resté plusieurs semaines en Italie, j’ai travaillé pour la cueillette des olives, j’ai appris la langue. Maintenant je parle quatre langues : le bambara, le malinké, le français appris à l’école, l’italien, et je comprends un peu l’arabe et l’anglais.
On m’a donné un papier avec mon identité et l’autorisation de circuler pendant deux mois en Europe.
J’ai poursuivi mon voyage en train, c’était long. Naples, Rome, l’entrée en France. Nice, où il y avait beaucoup de policiers. J’ai été contrôlé, mon papier a convenu, on m’a laissé tranquille. Je suis arrivé à Paris.
Maintenant c’est difficile. On ne veut de moi nulle part. Mon père n’a pas de place chez lui, j’ai pu aller quelques jours dans un foyer.
Les gens du bureau d’accueil pour les mineurs croient que je mens, que j’ai plus de 18 ans. Je suis allé dans un squatt, mais il y a trop de monde, c’est sale. Une association m’a fait rencontrer un avocat, on m’a emmené dormir trois nuits chez des gens, on m’a donné une adresse de foyer dans une autre ville, je vais reprendre le train.
J’ai encore un peu d’argent, mais après ?
Je commence à me demander ce que je vais pouvoir faire de ma vie. C’est compliqué ici, il fait froid, je m’ennuie souvent. Mais je ne veux pas décevoir mes parents !
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sur mon blog « ordinaire » CE QUE J’EN DIS