Croc Blanc se sentit rapidement comme chez lui dans cette grande maison.
C’était le domaine du juge Scott, le père de son maître.
Son maître Weedon Scott avait une grande famille : ses parents, ses deux soeurs, sa femme Alice et leurs deux enfants. Peu à peu, Croc Blanc se laissa caresser par chacun. Il apprit à jouer avec les enfants sans leur faire mal. Il finit même par les aimer.
Le chien Dick n’était pas content de voir un loup mais finalement, il se calma et et décida de le laisser tranquille. Croc Blanc avait compris qu’il ne fallait pas attaquer ce chien.
Par contre, Collie, la chienne de berger, ne pouvait pas oublier qu’un loup est un ennemi, un tueur de moutons. Elle l’attaquait sans cesse. Croc Blanc se défendait avec calme et patience, sans jamais lui faire de mal.
Dans les terres sauvages du Nord, les chien s et les loups avaient le droit de tuer les autres animaux pour les manger. Croc Blanc ne savait pas que c’était différent au Sud.
Un matin, il trouva un poulet qui s’était échappé. En un instant, il le tua et l’avala. Il le trouva délicieux. Aussi, quand il trouva un autre poulet dans la cour, il essaya de l’attraper. Mais un employé arriva avec un fouet et le frappa. Le loup lui sauta à la gorge, le renversa et lui mordit le bras. L’homme criait. Heureusement, la chienne Collie s’élança, furieuse, sur Croc Blanc qui dut s’enfuir. Il ne voulait pas se battre avec une femelle.
« J’espère qu’il laissera les poulets tranquilles, dit Scott, je le punirai moi-même s’il recommence ! »
Deux jours plus tard, Croc Blanc avait repéré le poulailler. La nuit, il grimpa sur le toit et se glissa au milieu des volailles. Ce fut un carnage : il tua cinquante poules blanches.
Le lendemain matin, l’employé déposa les cinquante cadavres de poules dans la cour.
Scott appela Croc Blanc qui accourut sans honte : il ne savait pas qu’il avait fait quelque chose de mal. Il pensait même qu’on allait le féliciter pour cette belle chasse.
Mais son maître lui parla avec une voix pleine de colère. Il le frappa en lui tenant le nez sur les poules mortes. Le loup était très surpris. Il comprit que Scott était très mécontent et ne tua jamais plus de poule.
Il apprit qu’il ne fallait pas toucher aux chats, ni aux lapins, ni aux dindons.
Les mois passèrent. Croc Blanc était bien nourri et n’avait aucun travail à faire.
Il était heureux. Il oubliait la neige et le froid du grand Nord.