Croc-Blanc, chapitre VIII – Le maître d’amour, 3/

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Ainsi Croc Blanc  avait  découvert  l’amour.

Son maître Scott   était  un  vrai  maître,  un maître d’amour.  Il  se sentait  près  de  lui  comme  une fleur  au soleil.  Mais  il  ne savait  pas montrer  son amour.

Il  avait  toujours  été  solitaire  et  presque  sauvage,  aussi  il  ne jappait  jamais  quand  il voyait  arriver  Scott,  il  ne  bondissait  jamais  autour de lui  comme les autres chiens.

Croc Blanc  s’habituait  peu à peu  à sa nouvelle vie.

Quand  il comprit  que son maître  voulait  qu’il obéisse  à  Matt,  il  se laissa  atteler à un traîneau  avec  d’autres  chiens.

Au bout de quelque temps,  Croc Blanc  fut placé  en tête et  devint  le  chef  des  chiens  de  traineau.  Matt reconnut  que  c’était  le meilleur  chien d’attelage  qu’il  n’avait jamais eu.

 

A la fin du printemps,    Scott   partit travailler dans une autre ville : Circle.

Ce  fut très dur pour  Croc Blanc  qui  resta  à  la  cabane.  Il  ne voulait  plus bouger.

Il restait là,  jour et nuit,  inquiet  et malheureux,  à attendre  le retour  de son maître.

Matt  ne pouvait  rien faire  pour lui  expliquer  ou  pour le consoler.

Il finit par écrire une lettre à Scott :


Le loup   ne   veut  plus  travailler.   Il  ne  veut  plus  se nourrir  non plus.   Rien  ne  l’intéresse.  Les autres  chiens  le  battent  et  il  ne  se  défend  même  pas.   Je crois  qu’il  veut  se laisser mourir  car  tu  es  parti.


Finalement,  Scott  décida  de rentrer  à Dawson.  Il arriva  la nuit.  Croc  Blanc  était allongé près  du poêle.  Il  ne bondit pas  vers  son maître  mais  il remuait  la queue.  C’était  sa façon  de montrer  qu’il était  heureux  de le revoir.

Scott  le caressa  longuement  et  pour la première fois,  le chien  loup  se frotta  contre lui.  Scott  avait  les larmes  aux  yeux.

 

Quelques  jours  plus tard,  Beauty Smith   essaya  de venir  voler  Croc Blanc.   Mais celui-ci rentra dans une rage folle.   Si son maître  n’était  pas arrivé,   il aurait tué   le  méchant  petit homme.


 

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Croc Blanc, chapitre VI – les ennemis, 3/

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Ces combats  faciles  contre  les  chiens   devinrent  le  seul jeu  de  Croc Blanc.

Castor-Gris, occupé  à vendre  ses fourrures,  ne s’occupait pas de lui.

La bande des  chiens  de traineau  indiens  suivait toujours  Croc Blanc.

Dès qu’un chien étranger  voyait  Croc Blanc,   il sentait   que c’était  un loup,  différent, sauvage et dangereux.    Par instinct,   le  chien  échappait   à son maître et se jetait sur  Croc Blanc.  Mais  le  loup,  plus fort,  le blessait à mort.

 

Les  autres chiens  de traîneau   dévoraient   le  malheureux  chien étranger  dès que Croc Blanc s’était éloigné.

Croc Blanc  avait pris  l’habitude  de tuer les chiens  car ceux-ci  l’attaquaient toujours.   Il était devenu  féroce et brutal  à cause  de tout  ce qu’il  avait vécu auparavant.

Si Liplip  ne l’avait pas poursuivi  quand il était petit,  il aurait pu  grandir  avec les autres chiots  et aurait pu  les aimer.  Si Castor-Gris  avait été  moins brutal  et plus gentil,   Croc Blanc  aurait pu apprendre l’amour.

 

Les hommes blancs de Fort Yukon étaient divisés en deux clans.

Ceux qui   habitaient là  depuis longtemps  n’aimaient  pas  les hommes  qui arrivaient  en bateau  par le fleuve.   Ils  les  méprisaient.

 

 

 

Ces deux groupes  se disputaient souvent,  par  exemple  pour une histoire de pain  :  les anciens  habitants   ne mettaient pas  de levain  dans  la pâte à pain,  leur  pain  était  plat.  Alors que les nouveaux   mettaient  du  levain  pour  faire  gonfler  leur  pain.

                                

 

De plus,  les  gens   se moquaient  des nouveaux arrivants  qui avaient  beaucoup de difficultés  pour s’habituer  à la dure vie  de Fort Yukon.

Ils trouvaient  très amusant  que Croc Blanc  tue leurs chiens.  Chaque fois qu’un bateau arrivait,  ils laissaient leur travail  et allaient regarder   les   attaques du loup et de sa bande de chiens  indiens.

Les  victoires  du  jeune  loup  les  faisaient  beaucoup  rire.

 

 

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Croc-Blanc – présentation

 

 

Vous  trouverez  ici  une  adaptation du roman  « Croc-Blanc »  de  Jack London,  en  français  facile à  lire  et à  comprendre.

 

CROC-BLANC,  publié  en   1906,  traduit  en  français  en  1923,  est  l’histoire  d’un  chien-loup  dans  le  Grand  Nord  de l’Amérique.

Cet  animal  naît  dans  la nature  sauvage  puis  découvre  les  Hommes.  Il est  capturé,  apprivoisé,  dressé  pour  faire  des  combats  de  chiens.  Il  se  retrouve  avec  un  maître cruel  puis  est  adopté  par  une famille.

Ce  livre   a  été   adapté  plusieurs  fois  au  cinéma.

Un film franco-italien réalisé par Lucio Fulci, sorti en 1973.

Un  film   américain  a  été   réalisé   en  1991   par  Randal  Kleiser.

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Les  chapitres  seront  postés  ici  petit  à  petit,  vous  pourrez  suivre  cette  aventure  passionnante  au  rythme  des  publications.


  1. chapitre I >>>>
  2. chapitre  II >>>>
  3. chapitre  III >>>>
  4. chapitre  IV >>>>

Merci

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CROC BLANC, chapitre III – L’enfance de Croc Blanc, 3/

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Un soir,  le vieux  loup  partit  à la chasse  mais  ne revint pas  à la grotte.  La louve  le chercha.  Vers le fleuve,  elle trouva  des  traces  du loup  et du lynx.  Elle  comprit  qu’ils  s’étaient  battus,  que le loup  avait perdu et  qu’il ne reviendrait  plus jamais.  Un  loup  seul  ne  peut  pas  battre  un  lynx.

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Maintenant,  quand  la  louve  partait chasser,  le  louveteau  restait seul.  Il  savait  qu’il  ne devait  pas  sortir  de la grotte.  Il  sentait  que  c’était  dangereux.

Un jour,  le  petit loup  eu  très  peur.  Il fut  réveillé  par un bruit  bizarre  et  sentit  une  odeur  qu’il  ne  connaissait pas.  Son poil  se hérissa  et  il  tremblait.  C’était  un gros rat  qui  s’était  arrêté  à  l’entrée  de la  caverne.

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Quand  sa mère  arriva,  elle  chassa  le rat  et  lécha  longuement  son petit  pour le consoler.

Le louveteau  grandissait,  devenait  beau et fort.  Son poil  était  épais et  brillant.  Ses muscles  neufs  lui donnaient  envie de  courir.

Un matin,  il désobéit  à sa mère  :  il se mit  en marche  vers la sortie.  Il  fut  ébloui  par la lumière.  Puis  il vit  toutes les couleurs  de la nature,  les arbres,  la  rivière  en bas,  la montagne  et le ciel.  Il s’assit  et  regarda.  Comme  il avait  un peu  peur,  il se mit  à  gronder.

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Devant lui,  il y avait  une pente raide.  Mais  comme il  avait  toujours vécu  sur un sol plat,  il ne  savait pas  qu’il  risquait de  tomber.  Il avança  dans la pente,  et  soudain,  il bascula  la  tête  en bas.  Son  museau  cogna  brutalement  le sol et il roula  de plus en plus  vite  vers le bas  de la pente.  Il se mit  à crier  comme  un petit chien.

Mais  la pente  devenait  moins  raide,  le  louveteau  s’arrêta  de  rouler  sur  l’herbe.  Il  poussa  un  gémissement de peur  puis,  pour la première fois,   un  long  cri  d’appel.   Il se lécha  pour  se débarrasser  de la terre  qui le salissait.  Il n’avait  pas  mal  et  recommença  à regarder  autour de lui.

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CROC BLANC, chapitre III – L’enfance de Croc Blanc, 1/

<< chapitre  II <<

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Le petit  louveteau gris  ressemblait  à son père  le loup,  alors  que  ses  frères  et sœurs  étaient  un peu  bruns  comme leur mère.

Durant  les premières semaines  de sa vie,  le louveteau  n’ouvrit  pas  les yeux.   C’est  seulement  par  l’odorat,  l’ouïe  et  le toucher  qu’il  commença  à  connaître  le  monde  qui l’entourait.

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Il jouait  avec  ses frères et sœurs  dans  l’obscurité  de la grotte.  Il  s’entraînait  à  grogner  comme un loup.  Il apprit  à reconnaître  sa mère,  surtout pas  son odeur,  sa douceur,  et  le goût  de son lait.

Il aimait  sentir  sa langue  fraîche  aller et venir  doucement  sur son  petit corps.  Cela  l’endormait.

Peu à peu,  ses yeux  s’ouvrirent.  Il aperçut  l’entrée  de la caverne  et  se sentit  attiré  par la lumière.  Un peu plus tard,  il essaya  de ramper  vers la sortie,  suivi  de ses frères  et sœurs.  La louve  les retenait  en arrière  à  coups  de langue  et de dents.

Le  petit louveteau  compris  qu’à  chaque fois  qu’il tentait  de s’éloigner,  il recevait  des coups  de museau  sur son petit corps,  qui  le  faisaient  rouler  à  l’intérieur  de  la  grotte.

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C’était  un fier  petit louveteau,  carnivore  comme tous les loups.  A  l’âge  d’un mois,  il commença  à manger  de la viande  que sa maman  mâchait  puis déposait dans sa bouche.

Il était  le plus fort  et le plus courageux  des petits.  C’est lui  qui apprit  le premier  à se servir  de sa gorge  pour  grogner  comme son père,  à donner  des coups  de pattes  pour  se bagarrer  avec ses frères.  Il leur  mordait  l’oreille,  les faisait rouler  par  terre  et  les piétinait  en grondant.

 

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