Les migrants dans les Alpes

Chaque nuit, malgré le froid, des  personnes  marchent  dans  la  montagne  pour  traverser  la frontière  entre  l’Italie  et la France.
Ce  sont  des  migrants,  des  jeunes  hommes  qui  viennent  d’Afrique  pour  vivre en  Europe.  Ils  sont  arrivés  en  Italie  par  bateau,  ils  veulent  entrer  en  France  pour travailler.
Certains  sont  mineurs,  et  la  France  doit  les  accueillir  et  les  aider.
voir  article  >>>>     Moi,  Issa,  migrant.
Comme  Issa,    ces migrants  viennent  souvent  de pays   d’Afrique  où  on  parle  français  :  Mali, Côte d’Ivoire…
Mais  ils  n’ont  pas  l’autorisation  de  passer  la  frontière  par  la  route,  alors  la  nuit,  ils  montent  dans  la  montagne  à  pied.  Il  fait  très  froid,  il  y a  de  la  neige.
 
En  France,  près  de la  frontière,  des  personnes  les  aident.  Dans  les  Hautes-Alpes,  un  refuge  solidaire  a  ouvert  pour  éviter  que  des  migrants  meurent  de  froid.  On  leur  donne  des  vêtements  chauds  et  à  manger.  A  Briançon,  plus  de  1000  habitants  ont  hébergé  des  migrants.
Ensuite  ils  prennent  le train  pour  aller  à  Marseille,  Lyon  ou  Paris.
Samedi  21  avril,  des  militants  d’extrême-droite  ont  bloqué  un  passage.  Ils  ne  veulent  pas  que  les  migrants  entrent  en  France.
Pendant  ce  temps,  à  Gap,  200  personnes  ont  manifesté  pour  la  solidarité  et  l’accueil  des  migrants.
 
Gérard  Collomb,  le  ministre  de  l’Intérieur,  critique  tous  les  militants  :  ceux  qui  refusent  l’entrée  des  migrants  et  ceux  qui  les  accueillent.  Il  dit  qu’il  va  envoyer  davantage  de  policiers  à  la  frontière.
A  mon avis,  les  jeunes  Africains  devraient  avoir  le  droit  de  venir  en  Europe,  comme  les  jeunes  Européens  qui  peuvent  voyager  partout.

Pour compléter, voir cet article :

Les Français.e.s voyagent
Les Africain.e.s migrent

 

 

 

 

Moi, Issa, migrant

J’ai grandi au Mali,  dans une ville  au bord  du fleuve  Sénégal.  Je  suis  devenu  un  jeune homme.  Je  n’aime  pas  trop  l’école,  j’ai arrêté d’y aller.

Je   dois  trouver  du  travail,   je  ne  peux  pas  rester  toujours  chez  ma  maman.   J’ai 17 ans,  ma mère  me dit  que je dois gagner  de l’argent  si je veux  me marier un jour,  et  devenir  un homme  dont elle sera fière.

Mon  grand-père  a  travaillé  longtemps  en France,  il  est  revenu  au  village  pour  sa  retraite.   Mon  père  aussi  travaille  en  France,  il envoie  de  l’argent  à ma mère.   Il  a  obtenu  des  papiers,  il  revient  en  vacances  et  puis  il  repart.

Alors  moi,  j’ai  voulu  aussi  aller  en France  pour  faire  des études,  apprendre  un métier,  travailler.

Mon  père  m’a  donné  de l’argent  pour  le  voyage.   J’ai  pris   des  bus,  des  taxis-brousse,   pour  traverser le Mali,   puis le Niger  et la  Lybie.

A  Tripoli,  j’ai payé  une  place  dans  un  bateau  vers  une grande île  italienne, la Sicile.

Je suis resté  plusieurs semaines  en Italie,  j’ai travaillé  pour  la  cueillette  des  olives,  j’ai appris la langue.  Maintenant  je parle  quatre langues :  le bambara,  le malinké,  le français appris à l’école,  l’italien,  et je comprends  un peu l’arabe  et l’anglais.

On m’a donné  un papier  avec mon identité  et l’autorisation  de circuler  pendant deux mois en Europe.

J’ai poursuivi  mon voyage  en train,  c’était long.  Naples,  Rome,   l’entrée en France.  Nice,  où il y avait  beaucoup de policiers.   J’ai été contrôlé,  mon papier a convenu,  on m’a laissé  tranquille.  Je suis arrivé à Paris.

Maintenant  c’est difficile.   On  ne veut  de moi  nulle part.  Mon père  n’a pas  de  place  chez lui,  j’ai pu  aller  quelques jours  dans un foyer.

Les gens  du bureau  d’accueil  pour les mineurs  croient  que je mens,  que j’ai plus de 18 ans.   Je  suis allé  dans  un  squatt,  mais  il y a  trop de monde,  c’est sale.   Une association m’a fait  rencontrer  un avocat,   on m’a emmené   dormir  trois nuits   chez des gens,   on m’a donné   une adresse  de foyer   dans une autre ville,   je vais  reprendre  le  train.

J’ai encore un peu d’argent,  mais  après ?

Je commence  à me demander  ce que je vais   pouvoir  faire  de ma vie.   C’est  compliqué ici,  il fait froid,   je m’ennuie  souvent.   Mais  je ne veux pas  décevoir  mes parents !

 

 

Pour compléter, voir cet article :

Les Français.e.s voyagent
Les Africain.e.s migrent

 

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