Les deux hommes laissèrent Croc Blanc libre pendant toute la journée.
Le lendemain, quand Scott vint le voir, le chien loup pensa qu’il allait être battu pour lui avoir mordu la main. Il se mit à gronder. Mais il vit que Scott n’avait ni arme, ni bâton, ni corde. Et Scott s’assit à quelques mètres de lui !
L’homme se mit à parler. Il avait une voix douce qui attirait Croc Blanc.
L’homme parla longtemps pendant que le loup écoutait. Puis il alla chercher un morceau de viande rouge et la donna à Croc Blanc.
Croc Blanc se méfiait, il avait toujours peur de recevoir des coups. Mais il s’approcha doucement de la viande et la mangea.
Puis Scott se remit à parler d’une voix douce et il approcha sa main pour essayer de le caresser. Croc Blanc gronda un peu. La main lui faisait peur, mais la voix le rassurait.
Il ne savait pas s’il devait fuir, attaquer, ou accepter la caresse. Ses poils se hérissèrent. Quand la main le toucha, il s’aplatit sur le sol en tremblant. Il comprenait qu’on ne le frappait pas et se laissa caresser en grondant.
A ce moment, Matt arriva :
« Ça alors ! s’écria-t-il. »
En entendant sa voix, le jeune loup fit un bond en arrière et gronda en montrant les crocs.
Scott se rapprocha de lui et se remit à le caresser. Croc Blanc ne bougea pas, mais il se tenait prêt à fuir.
Il acceptait Scott pour nouveau maître. Une nouvelle vie commençait pour Croc Blanc.
Il avait connu la vie sauvage quand il était petit, l’esclavage avec Castor-Gris, et Beauty Smith ne lui avait apprit que la haine et la rage.
Maintenant Scott, avec sa douceur et sa patience, allait lui apprendre l’amour.
Il avait souvent obéi aux hommes, mais il ne les avait encore jamais aimés. Il se mit à aimer petit à petit son nouveau maître.
Il était toujours libre, il aurait pu partir et retrouver une vie sauvage, mais il préférait rester avec Scott. En échange de sa protection, il gardait sa cabane. Il apprit à reconnaître les amis de Scott et les voleurs.
Croc Blanc aimait de plus en plus les caresses de son maître. Quand sa main le touchait, il grondait toujours parce que c’était la seule chose qu’il savait faire avec sa gorge.
Scott savait que ces grondements n’étaient pas méchants.
Le loup était de plus en plus joyeux quand son maître était près de lui.
Quand l’homme s’éloignait, il était malheureux et inquiet.
Il pouvait attendre pendant des heures sur le seuil de la cabane.
>>>>> chapitre VIII, 3/ >>>>>>>>>>>