Croc-Blanc, chapitre VIII – Le maître d’amour, 2/

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Les deux hommes  laissèrent  Croc Blanc  libre  pendant  toute la journée.

Le lendemain,  quand Scott  vint le voir,   le chien loup  pensa   qu’il allait  être battu  pour lui  avoir mordu  la main.  Il  se mit  à gronder.  Mais  il vit  que Scott  n’avait  ni arme,  ni bâton,  ni corde.  Et Scott  s’assit  à quelques  mètres de lui !

L’homme  se mit  à parler.  Il avait  une voix douce  qui attirait  Croc Blanc.

L’homme  parla  longtemps  pendant  que  le loup  écoutait.  Puis  il alla  chercher  un morceau  de viande rouge  et  la  donna  à  Croc Blanc.

Croc Blanc  se méfiait,  il  avait toujours  peur  de recevoir  des coups.   Mais  il  s’approcha doucement  de la viande  et  la mangea.

 

Puis  Scott  se remit  à parler  d’une voix douce  et  il approcha  sa main  pour essayer  de le caresser.  Croc Blanc  gronda  un peu.  La main  lui faisait peur,  mais la voix  le rassurait.

Il ne  savait pas  s’il devait  fuir,  attaquer,  ou accepter la caresse.  Ses poils  se hérissèrent. Quand  la main  le toucha,  il s’aplatit  sur le sol  en tremblant.  Il comprenait  qu’on  ne le frappait pas  et  se laissa  caresser en  grondant.

A ce moment, Matt arriva :

« Ça alors ! s’écria-t-il. »

En entendant  sa voix,  le jeune  loup  fit  un bond  en arrière  et  gronda  en montrant les crocs.

Scott  se rapprocha  de lui  et se remit  à le caresser.  Croc Blanc  ne bougea pas,  mais  il se tenait  prêt à fuir.

Il acceptait  Scott  pour  nouveau maître.  Une  nouvelle vie  commençait   pour  Croc Blanc.

Il  avait connu  la vie sauvage  quand  il était petit,  l’esclavage  avec Castor-Gris,  et  Beauty  Smith  ne lui avait apprit que  la haine  et la rage.

Maintenant Scott,  avec sa douceur  et sa patience,  allait  lui apprendre  l’amour.

Il avait  souvent  obéi aux hommes,  mais  il  ne  les avait  encore  jamais  aimés.  Il  se mit à aimer  petit à petit  son nouveau maître.

Il était  toujours libre,  il aurait  pu partir  et retrouver  une vie sauvage,  mais  il préférait  rester  avec Scott.   En échange  de  sa protection,  il gardait  sa cabane.  Il apprit  à reconnaître  les amis  de Scott  et les voleurs.

Croc Blanc  aimait  de plus en plus  les caresses  de son maître.  Quand  sa main  le touchait,  il grondait  toujours  parce que  c’était  la seule chose  qu’il  savait faire  avec sa gorge.

Scott  savait  que ces grondements  n’étaient  pas méchants.

Le loup  était  de plus  en plus joyeux  quand  son maître  était  près de lui.

Quand  l’homme  s’éloignait,  il était  malheureux  et  inquiet.

Il  pouvait  attendre pendant des heures  sur le seuil  de la cabane.

 

 

 

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