Assis à l’entrée de leur cabane, Matt et Scott regardaient Croc Blanc.
Weedon Scott était ingénieur à la mine, Matt était son maître d’attelage. C’est lui qui conduisait le traineau et s’occupait des chiens.
Depuis deux semaines, Crox-Blanc était attaché près de la maison. Ses blessures avaient guéri mais le loup se montrait très sauvage.
Le loup tirait de toutes ses forces sur sa chaîne, le poil hérissé, grondant et aboyant vers les chiens de Matt. Ses chiens avaient essayé d’attaquer le jeune loup, mais ils avaient reçu des coups de bâton et ils avaient compris qu’il ne fallait pas s’approcher.
« C’est un loup, dit Scott, nous ne pourrons jamais l’apprivoiser.
– Ce n’est pas sûr, j’ai l’impression qu’il a déjà été apprivoisé, et qu’il y a du chien en lui, répondit Matt.
– C’est impossible, il est complètement sauvage !
– Mais non, regardez : il y a des traces de lanières sur sa poitrine, dit Matt. Cela veut dire qu’il a déjà tiré un traîneau !
– Ah ! Tu as raison Matt, il a du être attelé avant d’arriver chez Beauty Smith.
– Alors il devrait pouvoir recommencer à tirer un traineau.
– Oh non, c’est impossible ! Cela fait deux semaines que je l’ai acheté et il est de plus en plus sauvage !
– Laisse – moi essayer ! »
Matt prit un bâton et s’approcha de Croc Blanc. Le chien loup le regarda. Il surveillait surtout le bâton. L’homme le détacha et recula. Croc Blanc fut très surpris d’être libre. Il fit quelques pas en direction de Matt et fut aussi surpris de ne pas recevoir des coups de bâton.
« Pauvre bête, je vais lui chercher de la viande, dit Scott. »
Il lui lança un beau morceau de viande rouge, mais un chien se jeta dessus.
« Major, viens ici ! hurla Matt »
C’était trop tard. Croc Blanc avait attaqué le chien et lui avait déchiré la gorge.
Matt s’approcha du loup avec son bâton mais il fut mordu aussi à la jambe.
Scott dit alors :
« Tu vois, il n’y a rien à faire avec ce loup. C’est un vrai diable, et tu voudrais qu’il devienne doux comme un agneau… Tuons le !
-Attends, il a tué ce chien qui voulait lui prendre son repas ! Laissons-lui encore une chance !
Scott répondit qu’il voulait bien essayer encore, il s’approcha de Croc Blanc en lui parlant doucement.
Croc Blanc se méfiait. Il venait de tuer un chien et il s’attendait à être de nouveau battu. Scott s’approcha encore de lui et il essaya de le caresser. Le chien loup gronda, la main s’approcha encore, alors il mordit la main.
Scott hurla de douleur.
Matt alla chercher une carabine :
« Tu avais raison. Il faut le tuer.
– Non ! Non ! Tu as dit qu’il fallait lui laisser une chance. Tu as vu comme il te regarde ? Il reconnaît une arme. Laissons lui encore du temps.
– D’accord, cet animal a l’air très intelligent, nous n’avons pas le droit de le tuer.