Castor Gris donna Kiche, la louve, à un autre Indien, Trois Aigles.
Celui-ci partit le lendemain pour un long voyage. Le louveteau vit sa mère emmenée sur la pirogue de Trois Aigles. Il se jeta à l’eau et essaya de la rejoindre.
Mais l’Indien lui donna un violent coup de rame qui l’assomma à moitié. La pirogue s’éloigna rapidement.
Castor Gris avait vu Croc Blanc et l’attrapa par la peau du cou. Il lui donna une bonne raclée pour le punir de s’être échappé. Le louveteau essaya de se défendre mais les coups furent encore plus forts.
Croc Blanc eut très peur. C’était la première fois qu’un homme le frappait ainsi. Il se mit à hurler. Castor Gris vit qu’il avait compris la punition alors il arrêta de le frapper. Puis il jeta Croc Blanc au fond d’une pirogue et s’élança sur le fleuve.
Il donna un coup de pied à Croc Blanc qui le gênait pour prendre la rame. Croc Blanc eut alors un mouvement de récolte : il mordit l’Indien au pied !
Castor Gris se mit à nouveau très en colère. Il saisit la rame et se mit à le frapper encore. Le louveteau fut rejeté au fond de la pirogue. Il n’avait plus la force de bouger. Maintenant il savait qu’il ne fallait jamais mordre son maître.
Croc Banc resta toute la journée au fond de la pirogue pendant que l’Indien pêchait.
Le soir, son maître le jeta sur la berge et il dut le suivre en rampant tant il avait mal.
Quand Liplip le vit arriver sans sa mère, il se jeta sur lui. Il l’aurait tué si Castor Gris ne l’avait pas défendu.
Le louveteau comprit alors que son maître était sévère mais juste. Il passa la nuit dans la tente de son maître. Il ne dormit pas car il pensait à sa mère et il était triste de son absence.
Les jours suivants, il alla encore se promener vers la forêt.
Il avait toujours envie de s’enfuir, mais il avait peur de la punition et il espérait que Trois Aigles reviendrait avec sa mère.
La vie au camp était quand même agréable.
Croc Blanc apprenait peu à peu la bonne manière de se conduire avec son maître. Il était très obéissant. En récompense, Castor Gris lui apportait nourriture et protection. Parfois il lui donnait un bon morceau de viande, empêchant les autres chien d’approcher.
Il ne le caressait jamais mais Croc Blanc commençait à l’aimer en même temps qu’il le redoutait.
Le louveteau espérait toujours revoir sa mère. Il continuait souvent à se battre avec Liplip. Les autres chiens aussi le poursuivait car il était différent d’eux.
Croc Blanc acceptait les combats. Il était fort et courageux. Ses adversaires reçurent de féroces morsures. Quand un seul chien l’attaquait, il était souvent le meilleur.
Mais les chiens l’attaquaient souvent en groupe. Le loup se défendait, souple comme un chat et rapide comme un serpent.
Un jour, il tua un chien en lui plantant ses crocs dans la gorge. Tout le monde voulut punir Croc Blanc, mais Castor Gris, qui avait compris que les chiens étaient toujours méchants avec lui, refusa de le battre.
Mais les autres Indiens devinrent aussi méchants, lui lançant des pierres dès qu’ils le voyaient. Croc Blanc devin t de plus en plus féroce pour se défendre.
Il finit par ressembler plus à un loup sauvage qu’à un compagnon de l’homme. Les chiens n’osaient même plus l’attaquer. Ils étaient même obligés de se déplacer en groupe car dès que Croc Blanc en voyait un tout seul, il lui sautait dessus.
Il devenait de plus en plus sauvage, comme ses parents. Il était devenu un loup presque adulte, robuste et rapide. Il n’y avait plus de place pour la bonté et l’amour dans son cœur.
Il obéissait à Castor Gris parce que c’était le plus fort mais écrasait les plus faibles. Il devint plus méchant, plus puissant et plus rapide que tous les autres chiens car il avait été obligé de se défendre contre leurs attaques. Il était nécessaire qu’il devînt plus intelligent et plus meurtrier pour survivre.
fin du chapitre IV, à suivre ….