Croc Blanc, chapitre IV – Croc Blanc rencontre les hommes, 3/

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Des enfants arrivèrent  et  donnèrent  des morceaux de bois  à Castor-Gris.     Il en fit  un petit tas   et se mit   à souffler . Croc Blanc   vit alors  de la fumée  s’élever  dans les airs : l’Indien  faisait  du feu.

feu

Croc Blanc  n’avait  jamais vu de feu  auparavant.   Il se mit  à avancer  vers cette lumière étrange,  il ne savait pas  que c’était une flamme.   Il voulut la toucher avec la  langue.

Au même moment,  il entendit  Castor Gris  rire et il sentit  une douleur très forte  dans la bouche.   Il fit un bond en arrière en hurlant.

Kiche,  en entendant les cris de son petit blessé,   tira de toutes se forces sur sa corde.   Elle était  furieuse  de ne pouvoir  aller  au secours  de son fils.   Surtout  qu’elle entendait  les Indiens  rire autour  de lui.

Croc Blanc  était malheureux  parmi   tous ces êtres  humains  qui se moquaient  de lui.   Il avait très mal.  Il se mit à courir  vers sa mère  et comprit qu’elle était la seule   à ne jamais   se moquer de lui.

louplouve

 

La nuit tombait.  Le louveteau restait couché  près de sa mère.  Il avait encore mal à sa langue et à son museau.  Il était triste.  Il regrettait la grotte  où il était né,  la vie sauvage,  la tranquillité.

Ici,   il y avait  trop d’hommes,  femmes et enfants,  qui faisaient beaucoup de bruit.        Il y avait des chiens toujours aboyant et mordant. Il était inquiet   et très fatigué.

Il observait les hommes  sans comprendre  pourquoi ils étaient si forts.  Il apprit à connaître  leurs habitudes.

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Plus il les connaissait,   plus il détestait   leur pouvoir mystérieux.   Il comprenait qu’il devait  leur obéir  tout le temps,   qu’il était inutile  d’essayer de lutter   contre eux.

Il se mit  à suivre  leurs pas.   Il accourait  dès qu’on le  sifflait.   Il se traînait   à leurs pieds   quand ils le grondaient.    Il s’éloignait   si les hommes lui commandaient   de s’en aller.   Il savait que s’il n’obéissait pas,    il recevrait des coups ou des pierres.

Il devenait  comme un chien.   Il les aimait   et les détestait à la fois.   La vie était   quand même plus facile :   il n’avait plus à chasser   pendant des heures    pour trouver à manger.

 

grandnordPourtant,  il n’oubliait pas  la vie sauvage  du Grand Nord.   Parfois,   il regardait  vers la forêt,   écoutant les voix de la nature.

Mais sa mère  était attachée   dans le camp   et il ne voulait pas  partir sans elle.   Il se sentait malheureux  pour elle.

 

Croc Blanc  apprit tout  sur la vie du camp.   Il savait   qu’il y avait  de gros chiens peureux   qui mangeaient toute la journée.   Il connaissait  la brutalité   des hommes et apprit à éviter les enfants.

Il connut  les coups de dents  des mères chiennes   qui défendaient leur petits et les laissa tranquilles.

chien_agressif

Mais son véritable ennemi, c’était Liplip.   Plus grand et plus fort que lui,   le chien lui sautait toujours dessus dès qu’il le voyait.    Liplip l’attaquait toujours  quand il n’y avait pas d’homme à côté   qui aurait pu   défendre Croc Blanc.

Croc Blanc devint vite  adulte.   Son caractère changea.   Il devint plus rusé.

Comme Liplip  l’empêchait  de manger  tranquillement  au moment  de la distribution  des repas,  il devint  un voleur.   Il attrapait  un morceau de viande   ou de poisson   dès que les femmes   avaient le dos tourné.

Grâce à son odorat,  il savait  quand elles préparaient  de la nourriture.   Il arrivait, silencieux,   et  volait   un morceau.

 

>>> chapitre IV,  4/ >>>

 

 

 

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