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Le petit louveteau était très curieux : il examinait l’herbe, les mousses, les plantes qui l’entouraient. Un écureuil vint courir près de lui et sa peur se réveilla, il recula et gronda. Mais l’écureuil eut aussi peur que lui et grimpa rapidement dans un arbre d’où il poussa des cris aigus.
Le louveteau reprit courage et continua son chemin. Il remarqua qu’il y avait des choses vivantes et des choses non vivantes. Les premières allaient et venaient et pouvaient représenter un danger. Les secondes restaient toujours à la même place.
Il marchait avec maladresse. Il se cognait contre des branches, trébuchait et se tordait la patte. Mais il apprenait à devenir de plus en plus attentif.
Il découvrit par hasard un nid de petits hérons. Quand il s’approcha, les oisillons s’agitèrent et se mirent à piailler. Il trouva cela très amusant.
Il posa la patte sur l’un d’eux, le flaira, puis le prit dans sa gueule. Cela lui donna faim. Il serra ses mâchoires. Les os fragiles craquèrent et du sang chaud coula dans sa gorge. C’était bon. La viande était semblable à celle que lui apportait sa mère, mais vivante entre ses dents, et donc meilleure.
Il dévora le petit héron et toute la famille. Mais la mère héron arriva, elle était furieuse et lui donna de violents coups de bec. D’abord, il cacha sa tête entre ses pattes et hurla. Puis la colère le prit aussi. Il se redressa, gronda, frappa des pattes et donna des coups de dents. C’était la première bataille du louveteau. Au bout d’un moment, les deux animaux, de force égale et épuisés, abandonnèrent la lutte.
Le louveteau alla s’étendre pour se reposer. Il avait mal partout. Mais il sentit un nouveau danger au-dessus de sa tête. Un énorme faucon planait dans le ciel. Il se cacha sous un buisson. Mais la pauvre mère héron qui voletait tristement autour de son nid vide, n’avait pas vu le danger qui la menaçait.
Le petit loup vit le faucon descendre à la vitesse de l’éclair, saisir l’oiseau entre ses griffes puissantes et s’envoler haut dans les airs.
Le petit loup quitta son abri. Il venait de recevoir quelques bonnes leçons pour sa survie.
Il savait maintenant que tout ce qui bougeait était de la viande, que ces choses vivantes étaient grosses ou petites, que plus elles étaient grosses, plus elles étaient fortes et plus elles pouvaient faire mal. Il fallait donc manger les petites comme les oisillons. Il avait compris aussi que la viande qu’il chassait était la proie d’autres animaux encore plus puissants.
Il découvrait les lois de la nature.