Le petit louveteau gris était le plus pressé de sortir de la grotte. Il était très attiré par la lumière du jour mais il ne savait pas ce que c’était. Il ne comprenait pas comment son père, qui partait chasser tous les jours, pouvait disparaître dans cette lumière.
Comme il n’avait pas le droit d’aller vers la sortie, il essayait de partir dans d’autres directions mais il se cognait contre les murs de la caverne et se faisait mal au nez.
Hélas, le petit louveteau connut bientôt le pire ennemi de tous les animaux du Grand Nord : la famine. Il y eut de moins en moins de viande et les mamelles de la louve devinrent vides et sèches, sans lait. Les louveteaux gémissaient toute la journée et remuaient de moins en moins. Finis les jeux, les bagarres et les glissades vers la lumière.
Le père loup était très malheureux. Il partait tous les matins pour de longues heures mais ne rapportait rien. La louve l’accompagnait parfois, laissant les petits faibles et endormis.
Au début, le loup avait trouvé des lièvres pris dans les pièges des Indiens qui campaient près de la rivière. Mais, à la fonte des neiges, les Indiens étaient partis et il n’y avait plus de pièges.
Un jour, les parents loups étaient partis plus loin et plus longtemps. Enfin, ils purent ramener de la nourriture. Le louveteau gris avala un peu de viande et commença à reprendre des forces. Il se rétablit, mais tous les autres petits étaient morts de faim.