Soudain, ils virent un animal ressemblant à un chien s’approcher des quatre chiens attachés.
« Regarde, dit Bill, c’est une louve. Elle attire les chiens un à un loin de nous et toute la meute leur saute dessus pour les dévorer ! »
Henry frappa dans ses mains et la louve disparut dans la nuit.
« Cette louve est très maligne. Elle a l’air de connaître l’heure de repas des chiens. Je crois qu’elle a été apprivoisée.
– Elle est à moitié chienne.
– Elle est très dangereuse. Avec un peu de chance, on pourra la tuer avec nos trois cartouches. »
Le lendemain matin, un autre chien avait disparu. Il n’en restait plus que trois.
Les hommes étaient furieux.
« La nuit prochaine, je tuerai cette louve, murmura Bill. »
Les deux hommes reprirent leur marche. Ils trouvèrent les os du chien disparu peu après.
« Ces loups doivent être affamés, ils vont finir par nous dévorer aussi !
– Ah ! Si je sors vivant de ce cauchemar, je ne reviendrai jamais dans ce pays de malheur ! »
Au milieu de la journée, Bill prend le fusil et dit :
« J’en ai assez de ces bêtes qui nous suivent ! Reste là, je vais aller voir.
– Sois prudent Bill, répondit Henry. »
Bill partit le fusil sur l’épaule et revint une heure plus tard.
« Je les ai vus, dit-il, ils sont très maigres, ils doivent avoir tellement faim ! Ils vont nous suivre pour nous manger. Sinon, c’est eux qui mourront de faim ! »
Les hommes se remirent à avancer. Quelques minutes plus tard, ils aperçurent une forme sombre ramper dans la neige.
« C’est la louve, cria Bill !»
Elle s’approchait tout doucement en regardant les hommes.
« Elle doit faire 75 centimètres de haut et un mètre cinquante de long.
– On dirait un énorme chien de traîneau.
– Hé ! Gros chien ! Viens ici ! Bill appela.
– On dirait qu’elle n’a pas peur.
– Vas-y, il faut la tuer ! »
Bill prit le fusil pour le mettre à son épaule mais l’animal disparu aussitôt.
« Bien sûr, cette louve ou cette chienne est assez intelligente pour reconnaître un fusil ! »
La nuit venue, les deux voyageurs s’arrêtèrent.
Les trois chiens s’allongèrent épuisés dans la neige.
Les deux hommes ne purent pas dormir : il fallait se relever sans cesse pour remettre du bois dans le feu et éloigner les loups.
« Les marins racontent que les requins suivent les navires, dit Bill. Les loups sont comme des requins. Ils finiront par nous avoir. »